Madame Corinne DUBLER
Soutiendra mercredi 18 décembre 2019 à 14 h 30
Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Archéologie spécialité Archéologie des mondes antiques
Titre de la thèse : Commerce et diffusion de l’huile de Bétique dans les provinces des Gaules et des Germanies (Ier-IIIe s. ap. J.-C.)
Composition du jury :
- Mme Ulrike EHMIG, Maîtresse de conférences, Université de Fribourg (Allemagne)
- M. Enrique GARCIA VARGAS, Professeur, Université de Séville (Espagne)
- Mme Martine JOLY, Professeure, Université Toulouse - Jean Jaurès
- Mme Séverine LEMAITRE, Maîtresse de conférences habilitée, Université de Poitiers
- M. Stéphane MAUNÉ, Directeur de Recherche CNRS, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
- M. Mathieu POUX, Professeur, Université Lumière-Lyon-II
Résumé de la thèse:
L’huile d’olive, produit alimentaire de première nécessité, a été consommé dans tout l’Empire et particulièrement par les habitants de l’Urbs et les soldats stationnés sur le limes. Dans les provinces impropres à la culture de l’olivier, l’huile d’olive devait être importée. L’huile produite en Bétique a monopolisé le marché de la partie occidentale de l’Empire dès le Ier s. ap. J.-C., en raison de sa qualité et des conditions optimales d’exportation que lui offraient les cours d’eau navigables du Bassin du Guadalquivir.
En dépit de l’ampleur de ce phénomène économique, les textes antiques n’y font que peu allusion. Ce sont les innombrables restes des amphores Dressel 20 (Dr. 20) qui permettent de comprendre toute la mesure des volumes d’huile qui ont été commercialisés pendant plus de trois siècles. Par ailleurs, cette amphore est souvent précisément datée grâce aux timbres et aux tituli picti qu’elle porte. Par conséquent, elle est un excellent marqueur pour retracer l’évolution spatiale et chronologique de la diffusion de l’huile de Bétique.
En effet, les timbres ont très tôt attiré l’attention des chercheurs, ce dont témoignent les très riches corpus d’estampilles régionaux et micro-régionaux. Cependant, la dispersion des catalogues réalisés à petite et moyenne échelle faisait jusqu’à présent barrage à une étude d’ensemble. Dans le cadre de cette thèse, le regroupement de tous ces timbres datés entre le Ier et le IIIe s. ap. J.-C. au sein d’un seul catalogue normalisé était indispensable pour l’analyse à grande échelle de la diffusion de l’huile de Bétique vers les Gaules (Narbonnaise, Aquitaine, Lyonnaise et Belgique) et les Germanies (supérieure et inférieure). À l’issue de cette longue étape préliminaire à l’analyse, un total de 6360 estampilles sur Dr. 20 a pu être répertorié dans une base de données Access. La mise en ligne de cette dernière et son caractère interactif constituent l’apport majeur et novateur de cette thèse. De plus, des cartes de répartition se basant sur des critères descriptifs des timbres (datation, provenance etc.) sont réalisables automatiquement. Ces cartes ont permis d’étudier la répartition spatiale des timbres entre le Ier et le IIIe s. ap. J.-C. et de mettre en lumière des phases d’augmentation et de régression de la diffusion des amphores estampillées provenant de divers ateliers de production et destinées à des régions de consommation distinctes.
Par ailleurs, l’analyse de l’utilisation des différents itinéraires (maritime/fluvial/terrestre) dans l’approvisionnement des divers foyers de consommation est comprise dans cette étude.
Enfin, une partie de ce travail est consacrée à l’étude de la provenance des amphores timbrées découvertes dans cette zone d’étude. La part respective occupée au fil du temps, par les trois conventus (Hispalis/ Corduba/ Astigi), sur lesquels se répartissent les ateliers de potiers en Bétique, à travers les timbres attribués à ces derniers, est évaluée.